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Ce texte est tiré d'un article publié dans le volume # 3 (1997)

En passant par les Cantons....

l'auteure nous a donné la permission de publier son texte lequel a été revisé en octobre 1998.

MEMPHRÉ: MYTHE ET RÉALITÉ

SONIA BOLDUC (1997)

Université de Sherbrooke

infographie: Normand Langlais

RESUME: Faisant fi des frontières, plusieurs phénomènes insolites et inexpliqués ont été rapportés à travers les décennies et les siècles, suscitant intérêt, suspicion, recherches et légendes. Parmi ces étrangetés, Memphré, créature habitant l'immense lac Memphrémagog, interpelle les incrédules depuis plus de 180 ans.

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Reconnu pour sa Traversée internationale, pour la beauté de ses environs montagneux et pour la célébrité de plusieurs de ses riverains, le lac Memphrémagog est aussi particulier par la présence en ses eaux d'une des célébrités les plus mystérieuses du continent. Officiellement baptisé Memphré, le « monstre » marin, ayant l'apparence du serpent de mer (1), fait parler de lui depuis près de 200 ans. Un mythe entretenu ou une réalité méconnue ? Voilà la vraie question...

La naissance de Memphré

Jusqu'au début du XlXe siècle, seuls les Indiens habitaient les environs du Memphrémagog, attirés par l'abondance du gibier et du poisson. Lorsque les premiers colons blancs vinrent s'installer, les Indiens leur confièrent qu'ils ne se baignaient pas dans les eaux du lac, et ce, à cause de la présence d'un serpent de mer. D'ailleurs, plusieurs écrits de toutes sortes font état de sa présence, souvent sous forme de contes, de poèmes ou de légendes. Dans chacune de ces histoires, on accorde à cette étrange créature marine un rôle majeur, parfois même celui de personnage principal. On en fait des descriptions diverses, on lui prête un caractère plus ou moins agressif et, à quelques reprises, on lui établit demeure dans une caverne située sous le mont Owl's Head, en bordure du lac.

Parmi ces récits, The Sea Serpent Legend, écrit par Norman Bingham au début du XlXe, reprend une vieille légende indienne. On y révèle le rôle prépondérant joué par le serpent dans la tragédie amoureuse d'un couple indien, en y offrant, de surcroît, une description sommaire de l'animal:

They saw a monster dark and grim

Coming with coiling surge and swim,

With lifted head ans tusk and horn,

Fierce as the spirit in Hades born.

(Bullock, 1926, p.78 réédition 1985 p. 71)

De couleur foncée, l'air menaçant, le monstre nage d'un puissant mouvement spiral vers les malheureux, sa tête levée munie d'une corne et d'une défense, aussi menaçant que les esprits maléfiques de l'enfer. Voilà une description pour le moins inquiétante de la créature. L'auteur conclut son poème ainsi:

The Serpent e're now in the depths did roam

Under Owl's Head to his cavernous home.

After digesting this horrible meal

His snakeful majesty did out again reel,

Next to appear to Uncle Ri Jewett

In one of his visions that made him a poet.

(Bullock, 1926, p.82 réédition 1985 p. 82)

Cet Uncle Ri Jewett auquel on fait référence était en fait Uriah Jewett, un poète légèrement porté sur la boisson, venu s'établir à Georgeville au début du XlXe siècle. Ses talents d'orateur étaient reconnus partout dans la région. Un de ses poèmes fut écrit après qu'il se soit fait escroquer par un étranger de passage qui s'était enfui aux Etats-Unis après son méfait. Le poème de Jewett se veut la narration de cette fuite par le malfaiteur lui-même. On y constate l'omniprésence de ce serpent de mer dans la vie des riverains:

I took a quick dive, caught the serpent by tail,

His speed was like lightning, or the swordfish in gale;

My passage was through Owl's subterranean bluff,

I popped up with money enough.

(Bullock, 1926, p.121 - réédition 1985, p. 121)

Vu! De leurs yeux vu!

Le premier document « non-fictif » faisant état d'apparitions de la créature date de 1816, et est signé de la main de Ralph Merry IV. Il y raconte quatre expériences vécues par des citoyens de Georgeville et des environs à qui il accorde toute sa confiance. Il n'a cependant pas été lui-même témoin du phénomène et se fait donc simplement le rapporteur des faits. Il relate ce que des individus et des groupes d'individus ont aperçu à des endroits et des moments différents. Les descriptions sont toujours assez concordantes quant à la longueur et à l'aspect « de serpent » de la créature. Notons d'ailleurs que, dans ses écrits, Merry ne parle pas du serpent de mer, mais plutôt d'un des serpents de mer du Memphrémagog.

Puis, à plusieurs occasions à partir de 1847, The Stanstead Journal publie des articles sur le phénomène, certains relatant nombre d'apparitions dont ont été témoins certains riverains. Apparitions qui se poursuivront au cours des décennies. « Je ne suis pas au courant si cela est généralement connu qu'il existe dans le lac Memphrémagog des animaux étranges du genre serpent géant de mer... » (Extrait du The Stanstead Journal rapporté sur le site internet de la Société internationale du dracontologie du lac Memphrémagog).

Jusqu'à aujourd'hui, plus de 215 apparitions ont été répertoriées et archivées ave le plus grand soin. Chaque déclaration est signée ou enregistrée; les déclarations sur ouî-dire sont simplement refusées. On estime d'ailleurs à huit le nombre moyen d'apparitions annuelles authentifiées, et ce, par une vingtaine de témoins.

Ainsi, en 1961, deux pêcheurs faisant route vers Newport ont pu observer pendant environ une quarantaine de secondes une créature noire de plus de 20 pieds qui nageait, entrant dans l'eau et en ressortant. Selon un de ces hommes, cette créature, qui se trouvait à moins de 200 pieds de leur embarcation, avait un dos rond et une tête indescriptible. Cette vision était accompagnée d'un bruit « étrange ».

En juillet 1996, quatre personnes ont témoigné de sa présence après l'avoir contemplée pendant plus d'une minute. Selon leurs dires, c'était une créature à bosses multiples de plus de 20 pieds qui nageait à quelques 50 verges, entre leur bateau et la berge. Cette apparition, survenue vers 19 h, est similaire à celle vécue le même jour vers 16 h, à 10 milles de là, par trois autres personnes.

La description d'une créature à trois bosses rejoint aussi celle faite en septembre 1994 par quatre personnes naviguant dans deux embarcations différentes.

Par un temps couvert mais un lac très calme sans

aucune vague, aucun vent, ils observèrent pendant

au moins trois minutes dans leur (sic) 2 bateaux

respectifs un objet d'une longueur de 40 à 50 pieds,

une genre (sic) de vague à trois bosses de forme

noire. (Société internationale de dracontologie du lac

Memphrémagog, document no 154).

Cette aventure a pris fin pour eux lorsque la créature est passée sous l'un des deux bateaux pour finalement disparaître dans les profondeurs du lac.

Rares sont ceux qui peuvent se vanter d'avoir observé le phénomène à plus d'une reprise. C'est pourtant le cas de deux Montréalais qui, après une première apparition en mai 1995 dans le secteur de la baie de Magog, ont revu le monstre marin au même endroit en août de la même année. Mieux encore, ils ont pu obtenir un extrait vidéo, lequel fut utilisé pour un documentaire diffusé sur le Canada D au mois d'octobre suivant.

La quête d'identité de Memphré

 

Bien sûr, les nombreux témoignages amènent aussi quelques discordances quant à la description de cette créature. Ces différences descriptives peuvent cependant s'expliquer de plusieurs façons. Tout d'abord, la nature humaine étant ce qu'elle est, il faut bien lui laisser une certaine marge d'erreur. Accordons donc à chacun la plus grande honnêteté et les meilleures intentions du monde; il n'en demeure pas moins que la vue peut parfois jouer des tours. Particulièrement lorsque vous vous retrouvez soudainement confronté à un phénomène étrange, inexpliqué, presque fantastique. Composer avec l'effet de surprise et le scepticisme n'est pas chose facile.

Par ailleurs, il est à noter qu'à cause de sa taille gigantesque, entre 20 et 70 pieds selon différents témoignages, la créature n'a jamais pu être observée dans son intégralité. Certains ont pu voir la tête de Memphré, d'autres sa partie centrale, et d'autres enfin la « queue » du serpent.

Considérons aussi une autre possibilité. En admettant l'existence de ce serpent de mer, on ouvre alors la porte à la présence probable de diverses créatures. Souvenons-nous des écrits de Merry de 1816 faisant allusion à la présence d'un des serpents de mer. Peut-être le Memphrémagog est-il réellement habité par différentes formes de poissons inconnus ou autres monstres marins vivant à des profondeurs inexplorables.

D'ailleurs, le Dr Bernard Heuvelmans, sommité mondiale en cryptozoologie (2) a publié en 1965 Le grand serpent de mer, une véritable bible sur le sujet, où il traite d'un large éventail de prétendus monstres marins. Pour lui comme pour beaucoup d'autres chercheurs et scientifiques à travers le monde, l'existence de ces créatures n'est pas une possibilité, mais bien une réalité. D'ailleurs, le Dr Heuvelmans s'est prononcé sur l'identité probable de notre ami Memphré:

Je persiste à croire que Memphré fait partie de la

famille des long-coups (sic). C'est la seule

explication qui colle, suite à toutes les observations

d'animaux ondulants dans le plan vertical. Ceux qui,

en fait, forment la majorité. (Québec insolite, internet, 1995)

Toujours selon le Dr Heuvelmans, le long-cou serait un serpent de mer que l'on retrouverait habituellement loin des côtes, en haute mer. Il mesurerait en moyenne 18 mètres, serait pourvu d'un mince et long cou, et pourrait nager à des vitesses atteignant jusqu'à 55 km/h. Cette description du spécialiste est tout à fait concordante avec la majorité de celles offertes par les témoins du Memphrémagog.

A chaque lac sa créature

Memphré, malgré sa longévité et la fréquence de ses apparitions, n'a pas encore atteint la popularité et la reconnaissance de certains de ses congénères. On parle ici bien sûr de la célèbre Nessie du Loch Ness, mais aussi d'Ogopogo, un serpent de mer habitant le lac Okanagan en Colombie-Britannique, et du légendaire Champ du lac Champlain.

Même si on a catégoriquement conclu au trucage de la photo de Nessie prise en 1994, les quelque 10,000 témoignages répertoriés au cours des années tendent à confirmer la présence de cette célébrité écossaise dans les eaux du Loch Ness, en plein coeur du pays. La théorie la plus populaire sur l'identité de Nessie la catégorise dans la famille des plésiosaures (3) . Cependant, l'absence chez cette espèce d'un système respiratoire permettant de vivre complètement submergé sur une longue période pousse les spécialistes à écarter cette éventualité.

En fait, les nombreuses recherches effectuées dans les eaux du Loch Ness n'ont encore permis de retrouver aucune carcasse correspondant à un genre quelconque de créatures marines. On envisage donc la possibilité que Nessie soit plutôt de la famille des salamandres, ou autres amphibiens gigantesques. Ces derniers peuvent en effet vivre sous l'eau en permanence, et leur corps se désintègre après leur mort.

La description d'Ogopogo, une des nombreuses créatures dénombrées dans les multiples lacs de la Colombie-Britannique, semble se rapprocher davantage de Memphré. Quelques milliers de personnes ont affirmé avoir vu ce serpent de mer d'une longueur d'environ 50 pieds, avec une tête s'apparentant à celle du cheval, présentant des bosses et une forme allongée. Certains de ces témoins sont des scientifiques et chercheurs membres de la British Colombia Scientific Cryptozoology Club (4) (BCSCC) ayant organisé plusieurs expéditions au lac Okanagan, dans le centre-sud de la province. Ils ont même eu le loisir de filmer Ogopogo en action à quelques reprises.

Ses apparitions se faisant plus sporadiques depuis quelques années, on croit que la survie de l'espèce se trouve menacée par l'humain qui envahit son environnement. Les autorités provinciales ont d'ailleurs légiféré afin d'assurer sa protection, rendant la poursuite d'Ogopogo, sa capture et sa chasse interdites.

Dans les eaux du lac Champlain, à la frontière du Québec et des Etats de New York et du Vermont, Champ jouit du même traitement. Il est strictement interdit de menacer son existence. Comme ses premières apparitions remontent au début de la colonisation, tout porte à croire que l'espèce dont fait partie Champ est encore en mesure de se reproduire, ce qui expliquerait sa présence en ces eaux depuis plusieurs siècles. L'immensité de ce lac, soit quelque 200 kilomètres de long, permet de penser que cette hypothèse est tout à fait plausible.

Dans la région

Plus près de nous encore, on parle de phénomènes étranges dans les lacs voisins du Memphrémagog, en l'occurrence les lacs Massawippi, Bowker et Brompton. S'il est permis de craindre une certaine inclinaison à la fabulation de quelques marginaux, force est de croire que la présence de créatures lacustres inconnues en région est plausible.

En effet, si l'on en croit certains théoriciens, l'opacité des eaux des lacs de la région pourrait favoriser la survie de poissons inconnus, et ce, à des profondeurs inexplorables. Certains plongeurs confirment que dans les eaux du lac Brompton, par exemple, la visibilité est pratiquement nulle à 10 mètres de profondeur. D'autres affirment que des poissons immenses vivent au-delà de ces profondeurs. De là à parler de monstres, il n'y a qu'un pas que certains n'hésitent pas à franchir. Certains parlent aussi d'anciens passages souterrains qui reliaient entre eux certains lacs de la région, comme les lacs Brompton-Bowker-Larouche et les lacs Memphrémagog-Massawippi. Même si ce fait est difficilement vérifiable, il n'est pas impossible et expliquerait en partie la présence de créatures marines dans ces différentes étendues d'eau.

A la recherche de Memphré

Quoiqu'il n'ait jamais été témoin oculaire de la présence de Memphré, Jacques Boisvert est à la fois une sommité en la question et le fondateur de la Société internationale de dracontologie (5) du lac Memphrémagog. Ce sont en fait ses deux principales passions qui ont amené M. Boisvert à se lancer dans cette aventure. Il est en effet passionné à la fois d'histoire et de plongée sous-marine. Ses recherches historiques lui avaient permis de retrouver plusieurs témoignages, datant du siècle précédent, sur l'existence d'un serpent de mer. Monsieur Boisvert espérait donc toujours rencontrer la créature lors d'une de ses explorations quotidiennes de plongée.

En 1983, après environ 1000 plongées, il n'a toujours rien vu et décide d'écrire un article sur le sujet dans The Newport Daily Express afin de susciter quelques réactions. Bientôt, Mme Barbara Malloy de Newport lui répond pour lui faire part de l'apparition dont elle a été témoin. Elle travaillera dès lors en étroite collaboration avec M. Boisvert, alors que de nombreux autres témoignages suivront. De simple dossier qu'elle représentait dans les fouilles historiques de M. Boisvert jusque-là, la recherche de Memphré deviendra prioritaire. Il créera donc la Société de dracontologie en juin 1986, là où sont archivés découvertes et témoignages, afin de favoriser la recherche. M.Boisvert a depuis baptisé officiellement la créature « Memphré », détenant les droits d'auteurs sur ce nom et le logo.

Bien qu'il plonge depuis 1979 et qu'il revendique aujourd'hui plus de 5,000 plongées, Jacques Boisvert n'a toujours pas vu la créature que lui ont décrite des centaines de témoins. Il croit cependant possible qu'il l'ait touché au cours d'une séance de plongée. Accompagné de son fils, il avait alors posé la main sur ce qu'il croyait être un tronc mort dans le fond de l'eau. Cependant, au contact, le « tronc » a déguerpi dans un nuage de vase, laissant le plongeur estomaqué. « Je ne pourrais pas affirmer que c'était Memphré puisque je ne l'ai pas vu. Ça pourrait être n'importe quoi comme ça pourrait être l'extrémité de sa queue. » (Boisvert cité par Bolduc, 1997)

Ce qui ajoute encore davantage à la crédibilité de Jacques Boisvert, mis à part ses passions d'historien et de plongeur, c'est une certaine méfiance dont il fait preuve face au phénomène. Même si ses recherches tendent à prouver l'existence de Memphré, et qu'il a foi en les nombreux témoignages qu'il a recueillis, il laisse place au doute et ne tente de convaincre personne. Ce qui ne l'empêche aucunement d'en parler avec enthousiasme et de profiter d'une notorité dans le domaine, et ce sur tout le continent.

La Société internationale de dracontologie du lac Memphrémagog qu'il a fondée a pignon sur rue au 446, rue Principale Ouest à Magog. J1X 2A9 On y reçoit curieux, chercheurs, étudiants et journalistes, sur rendez-vous. De plus, la Société a récemment conçu un pictogramme représentant Memphré dans son environnement. En plus d'être l'emblème officiel de la Société, le pictogramme devrait être installé un peu partout autour du lac afin d'inciter les gens à s'intéresser au phénomène et à scruter les eaux à la recherche de la créature.

Mais peut-être faites-vous déjà partie des dracontologues amateurs qui naviguent témérairement sur le Memphrémagog en quête d'un tête-à-tête avec la créature marine. Peut-être aussi faites-vous plutôt partie de ces sceptiques qui ne croient qu'en ce qu'ils voient eux-mêmes. Chose certaine, à chaque occasion que vous aurez de contempler ce lac immense, ou mieux encore d'y naviguer, d'y pêcher ou d'y plonger, gardez bien en tête que tout ceci n'est qu'un mythe... et la réalité !

(1)- le serpent de mer est défini comme étant un animal marin fabuleux, de grande dimension et mal identifié.

(2)La cryptozoologie, instituée il y a environ 25 ans par le Dr Bernard Heuvelmans, se consacre à l'étude des animaux cachés.

(3) Le plésiosaure est un reptile marin fossile du Secondaire, atteignant 5 mètres de long.

(4) Club fondé en 1989 par l'auteur James A. Clark et le Dr Paul LeBlond, scientifique, pour permettre l'étude des animaux encore non identifiés par la science.

(5)Branche de la cryptozoologie s'occupant seulement des créatures lacustres non identifiées. Le toponyme a été crée par un bénédictin à la demande de Jacques Boisvert, accepté par le Dr Heuvelmans et officialisé par l'Office de la langue française du Québec et The American Heritage Dictionnary.

Références:

Bolduc, Sonia (1997), Entrevue réalisée avec Jacques Boisvert, le 30 septembre à Magog, durée: 1 h 30.

British Colombia Scientific Cryptozoology Club, site internet

http://www.ultranet.ca/bcscc/, (1997).

Bullock, William Bryant (1926) Beautiful Waters: devoted to the Memphremagog Region in History, Legend, Anecdote, Folk, Poetry and Drama, composed and printed by William Bryant Bullock, Derby Ligne, Vermont, reprinted May 1985 Ed. Pigwidgeon, 239 p.

Québec insolite, site internet http://www.generation.net/

Société internationale de dracontologie du lac Memphrémagog, site internet http://www.login.net/memphre/,(1997).

Sonia Bolduc: Etrange créature de la même famille que Memphré... Un mythe et une réalité!!!

4 octobre 1998