Légende racontée par Jacques Boisvert © 2000
En 2000, Jacques Boisvert partageait une histoire fascinante que lui avait confiée une amie de longue date, Emma Packard, aujourd’hui disparue. Elle lui raconta une légende entourant la construction du bateau Lady of the Lake en 1867.
Lors de la fin des travaux, Sir Hugh Allan, célèbre magnat du transport maritime et ferroviaire, se rendit à Magog pour participer à une cérémonie spéciale : la pose du « dernier clou », une tradition qui marquait l’achèvement d’un grand projet. Ce clou, tout en or, fut symboliquement enfoncé dans le coin d’une table, dans la somptueuse salle à manger du bateau.
Quelques années plus tard, au cours d’un voyage vers Newport, un passager mystérieux attira l’attention de Charles Sheppard, l’agent de bord. Ce dernier remarqua que l’homme passait un temps inhabituellement long près de la fameuse table. Au retour à Magog, Sheppard découvrit avec consternation que le clou en or avait disparu.
À chaque arrêt, Sheppard surveillait ce passager suspect. À Georgeville, il décida finalement de l’interpeller. Bien que l’homme refusât de coopérer, un témoin cria : « M. Sheppard, il vient de jeter quelque chose à l’eau! ». Une fouille minutieuse du passager ne donna rien, et malgré les efforts pour retrouver l’objet dans les eaux du lac, la recherche fut vaine.
Ce n’est que plusieurs décennies plus tard que des plongeurs du Centre de plongée Memphré, explorant les fonds du lac à Georgeville à la recherche d’artefacts, firent une découverte étonnante : un clou, brillant comme l’or. Intrigué, un plongeur le fit examiner par un bijoutier qui confirma qu’il s’agissait d’un clou plaqué en or 18 carats, mesurant 22 millimètres et pesant 0,035 grammes.
Était-ce le fameux clou perdu du Lady of the Lake? Le mystère demeure. Toutefois, si vous souhaitez l’examiner par vous-même, rendez-vous au Magasin général de Georgeville, où Marie et Larry, les propriétaires, se feront un plaisir de vous le montrer.
